12.7.13

Two nice articles about our last children's book "Un morceau de lumière", Ane bâté editions (Elis Wilk / Rino Ferrante)



" L'expression "lumière éclatante" nous surprend au début de l'histoire, car l'image montre une pluie de bombes annonçant la fuite. Une histoire de guerre, d'exil, de réfugiés.


Un album laconique mais très abouti. Le tressage texte-image est très réussi. Avec beaucoup de poésie et un texte très épuré, l'auteur aborde le thème grave du départ et du statut de réfugié... Au dos de la première page de garde, quelques mots sont alignés
("à toutes les maisons réelles, rêvées, disparues..."), ainsi qu'une courte phrase précisant : l'impression "sur papier FSC avec des encres végétales, sous la bise hivernale de la plaine morave où nombre de réfugiés sont passés". Tout est dit sur la souffrance
du départ.
Un album coup de cœur. Un parfait équilibre texte-image et une grande force dans la narration de l'exil. Une histoire de perte mais aussi de reconstruction et d'espoir. D'où des dernières pages de garde apparaissant comme un jardin de bombes fleuries..."



Caroline LAROSE





Coup de coeur
Dans cet album délicat, texte et illustrations sont allusifs. Il est question de bombes, de fuite, d'incertitude et de précarité, d'exil et d'une vie qui se reconstruit, comme si la vision des événements était celle d'un enfant qui n'en comprend pas le sens
mais en perçoit les fulgurances. Le récit, très elliptique, égrène des constats. Dans les illustrations, on peut suivre un fil rouge, celui de la fuite, de la voiture qui le rend possible, du refuge où s'entasse la famille, celui des livres de l'école et du
sourire des enfants, celui enfin du soleil qui emplit les pages de la fin de l'album. Le fil rouge de la vie et de l'affection tranche avec l'encre noire des bombes, des corps courbés, cachés, de la nature hostile. Ces contrastes sont la force de l'album, dont
témoignent les pages de garde, ouvrant l'album sur une série d'obus et le fermant sur la même série d'obus, ornés chacun d'un bouquet de fleurs. Ce sont les mêmes fleurs que celles de la double page centrale où le récit bascule : à l'école, la maîtresse a cueilli
des fleurs pour les enfants réfugiés. A partir de là, la vie reprend des couleurs qui envahissent peu à peu les pages.
Cette émouvante évocation de l'exil induit le lecteur à combler les silences du texte et des images, et si l'auteur nous donne quelques clés en évoquant en page de garde "les plaines moraves où nombre de réfugiés sont passés", le propos peut être entendu aussi
de façon plus universelle.
Un très bel album, où textes et images sont tissés de façon subtile et poétique.
Catherine ADER